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La sélection des 8 meilleurs textes dans le Concours de récit de <Votre séjour en Corée>

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La sélection des 8 meilleurs textes dans le Concours de

récit de <Votre séjour en Corée>

2017

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Sommaire

Ma belle histoire coréenne, Ghislain MOUSSAVOU p.1

MON SEJOUR EN COREE DU SUD, Jean Aimé N. NKOGO p.18

La Corée du Sud, du rêve à la réalité !, Jean Félix NGOMAS MOUKADY p.28

나에게 낯설었던 나라 한국, Marie FAUBERT SOUZA

p.36

Mon Séjour en Corée du Sud, cherryl prudence YOUBANGOYE LEYOUBOU p.46

La Corée du Sud, pays de mon imaginaire et de ma réalité, Paulin MOUSSOUNDA p.56

Carnet de voyage en Corée du Sud d’un aventurier KOICA, Steeve Wilson PWATY p.66

La Corée, une expérience gagnante, Jean Faustin MVE NDO p.75

Annexe – le résultat de Concours de récit de <Votre Séjour en Corée>

p.82

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Ma belle histoire coréenne

par Ghislain MOUSSAVOU

Les aurevoirs

Le samedi 11 septembre 2010, est le jour que j’ai quitté mon pays natal le Gabon pour la Corée du sud. Ce jour-là, ma famille et mes amis s’étaient mobilisés pour me dire aurevoir.

C’était la première fois que je devais quitter le pays pour une aussi longue période, 4ans pour être précis. C’est vrai que j’avais un petit pincement au cœur de laisser ma maman adorée, mes sœurs et mes nièces chéries, mes neveux et mes compagnons de toujours. Mais il fallait partir, oui partir pour la bonne cause, partir pour des études, partir pour découvrir, partir pour devenir quelqu’un d’autre avec de nouvelles connaissances et plus d’expérience. A 13h, à bord d’Ethiopian Airlines, j’ai quitté le Gabon pour la Corée du sud.

Photos 1 et 2 : avec mes parents, mes amis et mes neveux et mes nièces

Le voyage

Mon itinéraire devait me conduire respectivement à Addis Abeba en Ethiopie, puis Dubaï et enfin en Corée du sud. Arrivé à Addis Abeba après cinq heures de vol, je devais maintenant mettre en pratique le peu de connaissance que j’avais en anglais pour trouver mon chemin et le vol qui devait me conduire à Dubaï. Les choses se sont bien passées pour moi car deux heures plus tard j’étais à bord du vol qui m’emmenait vers Dubaï. Cette fois ci, l’avion était plus grand, plus impressionnant et le confort était au rendez-vous. Il s’agissait toujours de la compagnie Ethiopian Airlines qui assurait cette correspondance. Quatre ou cinq heures plus tard on atterrissait à Dubaï.

Les premières difficultés de mon voyage ont commencé à Dubaï, où je devais être en transit de 2h du matin (heure locale) à 22h soit vingt heures de patience. Qu’est-ce que je pouvais bien faire pendant tout ce temps à l’aéroport avec un anglais approximatif ? Pour commencer,

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il fallait que je localise l’agence Korean Air car l’aéroport est tellement grand que je ne savais pas où m’orienter. Deux heures plus tard, je me suis trouvé devant l’agence de Korean Air et à 18h, heure locale, j’étais dans la salle d’embarquement. Au moment de l’embarquement, mon cœur battait très fort et je me sentais de plus en plus proche de la Corée du sud. Apres avoir pris place à bord du Boeing Korean Air, j’ai été émerveillé par l’immensité de cet aéronef, de son confort, de la beauté et l’élégance des hôtesses. A 22h, on a décollé pour la Corée du sud et après un bon repas, je me suis assoupi jusqu’à destination. A 7h du matin, heure locale, on arrivait enfin dans ce magnifique pays et mon rêve devint réalité.

L’arrivée

On était enfin arrivé dans ce beau pays qui m’a toujours fasciné par son développement, sa technologie, son histoire et sa coupe du monde qu’il avait co-organisée avec le Japon en 2002.

J’étais enfin arrivé au pays de Samsung, LG, Kia, Hyundai, j’étais dans ce pays des hommes intègres. Sorti de l’avion, j’ai suivi les autres passagers pour me diriger vers les services de l’immigration pour les formalités, puis je suis descendu à l’étage inférieur pour récupérer mes bagages qui m’attendaient déjà bien rangés dans un coin. Je les ai mis dans un charriot, puis je me suis dirigé vers la sortie. En marchant, un monsieur âgé m’interpella en disant « 안녕하 세요 ? », j’ai répondu « 안녕하세요 ? », j’ai avais appris comment dire bonjour en coréen.

Puis le monsieur rappliqua en disant « 어느나라 왔어요 ? », là je n’ai pu répondre car je ne comprenais rien alors j’ai répondu en anglais « sorry, I don’t understand ». Il répliqua en anglais « where are you from ? », je répondis « I’m from Gabon » et il me dit « yeah I like Gabon » et « why did you come to Korea? », je répondis « to study » et il me demanda

« where » et là j’ai répondu avec toute la prononciation française « at WONKWANG UNIVERSITY ». Il se mit à rire de ma prononciation avant de me dire aurevoir. Ce premier échange montrait combien de fois les coréens pouvaient être gentils et accueillants. A la sortie de la salle des arrivées, j’ai vu un monsieur qui tenait une pancarte sur laquelle était inscrit mon nom. Je me suis rapproché de lui, je me suis présenté en anglais et il s’est également présenté puis m’a conduit vers l’arrêt de bus pour prendre un ticket pour Iksan. Il m’a fait embarquer dans un bus et a donné des instructions au conducteur pour lui dire où je devais descendre.

Apres un long voyage de deux jours, je devais maintenant enchainer quatre heures de route pour me rendre à Iksan où se trouvait mon université. Cela ne me dérangeait pas car j’étais très content de pouvoir admirer les villes et les paysages qu’on traverserait tout au long du trajet. On était que quatre passagers au départ d’Incheon International Airport. J’ai commencé par admirer tous ces grands panneaux publicitaires, puis le long pont d’Incheon, ensuite de grands immeubles avant de m’assoupir à cause de la fatigue. Apres deux heures de route, le chauffeur marqua une pause de quinze minutes pour ceux qui voulaient se soulager ou se rafraichir. Je ne suis pas descendu du bus au risque de me perdre. On a repris le chemin et deux heures plus tard on était à Iksan IC. Le chauffeur s’arrêta et me demanda de descendre. En descendant, j’ai trouvé un monsieur qui m’appela par mon prénom et il s’est présenté à moi disant qu’il est monsieur Kim Jae Houn et qu’il est venu me chercher. Nous

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avons mis mes bagages dans sa voiture et nous sommes partis pour l’université. Il faut préciser que j’étais en retard de trois semaines par rapport aux autres étudiants. Trente minutes plus tard nous sommes arrivés à l’université, elle était très grande, il y avait de nombreux étudiants. Nous sommes allés au niveau du service d’étudiants étrangers qui était au 4e étage d’un grand bâtiment. Monsieur Kim Jae Houn m’a présenté au staff de ce service et m’a donné un téléphone pour que je puisse joindre mes parents après deux jours sans nouvelle. Puis on m’a orienté vers le campus pour me montrer ma chambre où nous avons trouvé mon roommate KIM TAE YOUNG. Ensuite, on m’a montré le restaurant universitaire où nous avons mangé avant d’aller visiter l’école de langue qui était située à une vingtaine de minutes de mon dortoir. Apres cette visite, j’ai été raccompagné à ma chambre, monsieur Kim Jae Houn m’a remis sa carte de visite et a dit qu’il passerait me chercher le lendemain pour me conduire en classe. Il faut reconnaitre que l’université était trop grande pour pouvoir s’orienter tout seul les premiers jours. Apres une bonne douche, il fallait se reposer, pour être en forme le lendemain.

Photo 3: Mon roommate Kim Tae Young

Le premier jour de classe

Le lendemain, je me suis réveillé très tôt, j’ai pris ma douche, je me suis habillé puis suis descendu rapidement au restaurant universitaire pour prendre mon petit déjeuner. Arrivé au restaurant, j’ai pris un plateau et je me suis mis dans la file afin d’attendre mon tour pour me servir. Il y avait plusieurs étudiants qui me regardaient et qui semblaient s’interroger sur ma personne. Le personnel du service était très gentil, hospitalier et j’ai reçu de nombreux bonjours et sourires. Je poursuivais ma progression au sein de la file et arrivé au niveau du buffet, j’ai pu m’apercevoir que le menu de ce petit déjeuner était totalement différent de ce que je prenais habituellement au Gabon. Il n’y avait ni pain, ni lait, ni fromage ou beurre, ni jambon ou encore jus d’orange. Parcontre on y trouvait du riz, du kimchi, de la viande de porc, des algues séchées et de la soupe. J’ai demandé au personnel de service s’il n’y avait pas autre chose, ils ont dit non mais m’ont proposé un pot de « ramions ». J’ai pris ce pot de

« ramions » que je voyais non seulement pour la première fois mais aussi je ne savais comment le manger.

Alors je suis reparti avec le pot de « ramions » dans ma chambre, puis j’ai pris mon sac et je

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suis descendu au hall pour attendre monsieur Kim Jae Houn. Quelques minutes plus tard, monsieur Kim Jae Houn arriva avec une étudiante gabonaise nommée Jamaelle. J’étais ravi de voir une compatriote avec qui je pouvais enfin communiquer en français. Jamaelle est très gentille, disponible et toujours disposée à aider tout le monde. Elle est arrivée en Corée en 2008 et parlait déjà couramment la langue coréenne. Le fait de la voir communiquer avec les Coréens sans grande difficulté me donnait davantage envie d’apprendre cette langue que j’aimais tant. Nous avons pris la voiture de monsieur Kim Jae Houn et nous sommes allés vers l’école de langue. Cette dernière était située au 3e étage d’un immeuble qui abritait également une école d’infirmières. Nous avons trouvé plusieurs étudiants étrangers au hall de l’école. La plupart de ces étudiants sont venus saluer monsieur Kim Jae Houn qu’ils connaissaient déjà car ça faisait trois semaines qu’ils avaient débuté les cours. On m’a conduit dans la salle des enseignants afin de me présenter puis on m’a remis quatre livres avec lesquels on devait travailler pendant les cours. Ensuite nous sommes allés dans ma salle de classe qui était celle du niveau débutant. J’ai été présenté à mes condisciples avec qui je devais désormais partager mon quotidien.

Mes condisciples étaient très gentils et venaient essentiellement d’Asie et d’Afrique. Il y avait Ramakata et Roma du Nepal, Thidda et Sophyrun du Cambodge, Salim du Pakistan, Robinson de la Zambie, Scholla du Kenya, Biambassurun de la Mongolie et moi du Gabon. On venait d’horizon divers mais on formait une grande famille.

Mon premier cours était celui de conversation et il y avait beaucoup d’exercices à faire.

J’étais là comme un simple spectateur car je ne comprenais rien du tout. Il faut souligner que j’avais accusé un retard de trois semaines qu’il fallait combler rapidement pour être au niveau de la classe. Les enseignants s’étaient résolus de me faire commencer les cours une heure plus tôt avant les autres et de terminer une heure plus tard après les autres et ceci tous les jours. Certes cette première journée de classe fut difficile pour moi mais elle marquait le début d’une grande aventure.

Photo 4 et 5: Ecole de langue

Le premier examen ou devoir surveillé

Les cours se déroulaient très bien pour moi et au bout de deux semaines, j’ai pu rattraper le niveau de la classe. En effet grâce aux cours particuliers que je suivais avec mes enseignants

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et les cours que je prenais sur internet avec des explications en français, j’ai pu aisément rattraper le niveau de la classe. Les premiers examens se profilaient à l’horizon donc chacun mettait les bouchées doubles pour être suffisamment outillé. Nous avons fait beaucoup d’exercices d’applications avec nos enseignants pour qu’on soit tous prêts. Nos enseignants nous avaient promis des présents à celui ou celle qui aurait la plus grande note à ces examens.

Je tiens à souligner que Roma était la meilleure de notre promotion, malheureusement Dieu l’a rappelée à ses côtés en 2014. Paix à son âme. Au sortir de cette première série d’examens, Roma avait la meilleure note et moi la deuxième meilleure note, ce qui faisait de moi une véritable surprise. Les enseignants de manière unanime, ont décidé de m’octroyer le cadeau promis à l’étudiant qui aurait la plus grande note. Les enseignants à travers ce prix, ont voulu récompenser les efforts consentis et le courage avec lequel je travaillais. Tous les autres étudiants étaient d’accord que je reçoive ce cadeau et j’ai salué le fairplay de Roma qui aurait dû recevoir ce prix. Ce premier prix était le début d’une longue série à venir.

Le premier karaoké

Je suis très passionné par la musique et en particulier du Rap et du RnB. Je chante tout le temps que ce soit à la cuisine ou sous la douche, pendant que je fais la lessive ou du sport.

Mon voisin de palier (Kim Hyunho) qui restait en face de moi avait remarqué que je chantais souvent quand j’étais sous la douche ou quand je faisais la lessive. Un jour, pendant que je chantais sous la douche, je ne savais pas qu’il faisait la lessive dans la pièce d’à côté.

Alors en sortant de la douche, je lui ai dit « 안녕 ? » et il m’a répondu avec un grand sourire, avant de me demander si j’aimais le Rap. Je lui ai dit que c’était ma musique préférée et il a répondu que c’était la sienne également. Nous avons beaucoup parlé de ce style de musique qui attire de nombreux jeune à travers le monde. Nous avons parlé de nos artistes préférés que ce soit dans nos pays respectifs ou aux Etats unis. Je précise que Kim Hyunho est un étudiant très brillant qui faisait dans l’électronique et parlait très bien anglais. Nous nous sommes tout de suite compris et sommes devenus des amis inséparables. Ce même jour, il m’a demandé si je connaissais les karaokés coréens et si j’y avais déjà été. Je lui ai répondu par la négative et il m’a proposé de faire un tour en soirée. Ce jour-là je souhaitais que la nuit tombe le plus rapidement possible afin de se rendre au karaoké. Quand la nuit fut tombée, Kim Hyunho passa dans ma chambre me chercher puis nous sommes partis au karaoké à deux seulement. Arrivés sur place, il a payé 30000 wons pour deux heures de temps et on nous a conduits vers une salle. J’ai été tout de suite impressionné par cette salle magique qui ressemblait à un studio d’enregistrement de musique, avec des micros, des écrans plasmas partout, des coussins bien aménagés, une sonorisation bien harmonisée. Ceci était très loin de ce que j’aurais pu imaginer. Il programma la musique de nos artistes préférés à l’aide d’une télécommande et il y avait quatre répertoires à notre disposition. La gérante nous également remis des bouteilles d’eau et des cannettes de jus de fruit. On était vraiment dans une ambiance studio, nous avons commencé à chanter en mimant nos gestes comme de véritables artistes qui étaient en duo sur scène. Kim Hyunho s’est mis à chanter une chanson d’un rappeur coréen appelé MC SNIPER, cette chanson était tellement belle que j’ai voulu l’apprendre tout de suite. Kim m’a donné un maximum d’informations sur ce rappeur et sa

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carrière. Je lui ai promis qu’à notre retour au campus, j’irai regarder les vidéos de MC SNIPER sur internet. C’était une excellente soirée pour moi, même si ma voix n’était pas aussi belle que celle de Kim Hyunho, j’ai pu m’amuser comme un gamin et en Kim j’avais trouvé plus qu’un ami car j’avais trouvé un frère.

Photo 6 : Au karaoké

Le premier appel en coréen

Ca faisait déjà pas mal de temps que j’étais en Corée, je suivais bien mes cours et je m’étais fait beaucoup d’amis coréens. J’avais encore du mal à m’exprimer en coréen, mais j’arrivais à le faire par sms ou sur kakaotalk. J’avais un gros souci avec la nourriture qu’on servait au restaurant universitaire car elle était trop épicée pour moi. Je souffrais du mal d’estomac donc je devais faire très attention à ce que je devais manger. Pour ce faire, je devais commander la nourriture au téléphone. Alors je sollicitais toujours les services d’Adrian, un ami du Guatemala qui vivait sur le même palier que moi. Tous les jours il devait appeler pour mon repas de midi et du soir. Adrian était un ami très gentil et il fait partie de ceux qui m’ont encadré dans l’apprentissage de la langue coréenne. Mon menu variait souvent entre les repas proposés par Kimpap Nara (김밥나라), Hansot Toshirak (한섯토시락) et McDonald. Un weekend Adrian était en déplacement, il était sorti très tôt le matin sans me prévenir. Alors à 13h comme d’habitude, je fis un tour dans sa chambre afin qu’il commande mon repas, malheureusement il n’y était pas. Je suis repassé à maintes reprises car il avait un souci avec son téléphone. Alors j’ai dû passer une journée entière sans manger car je ne savais vers qui me tourner. Adrian en rentrant le soir, est venu me voir pour savoir si j’avais mangé car il s’était inquiété pour moi. Je lui ai dit que je n’avais pas encore mangé mais que je voulais bien du poulet et une pizza. Il m’a dit de prendre le téléphone et de passer la commande. Je répondis que je ne pouvais pas mais il m’a rassuré en me demandant de rester calme et d’écouter attentivement. Il fallait juste dire « 예보세요 ? 여기 에 원광대학교 기숙사삼동관인데, 치킨 한 마리하고 치즈피차 한 개 주세요 » Alors j’ai composé le numéro de Nene Chicken (une maison qui faisait du poulet et la pizza pour la livraison essentiellement) et j’ai suivi les instructions d’Adrian. Ma voix tremblait, mais j’ai réussi à passer cet appel avec succès. J’étais tellement content que j’ai passé une autre commande à l’absence d’Adrian, ma voix était très stable et j’étais vraiment très heureux. C’est à partir de ce jour que j’ai commencé à communiquer au téléphone avec des

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amis Coréens.

Photo 7 : le menu d’Hansot Toshirak

Le premier restaurant coréen

Mes amis coréens avaient remarqué que je ne mangeais pas au restaurant universitaire. Alors mon roommate Kim Tae Young et ses camarades avaient décidé de m’inviter dans un restaurant non loin de l’université pour découvrir d’autres menus. C’est avec un immense plaisir que j’ai accepté sans hésiter. C’est ainsi que nous sommes sortis de l’université pour nous rendre dans ce quartier d’étudiants où les restaurants et les cafés jonchaient les rues.

C’était un quartier très animé, il y avait de la musique partout, des jeux de lumière, des salles de jeux appelés « PC Bang », des points de vente des téléphones dans lesquels on pouvait souscrire un contrat de ligne téléphonique. Nous sommes entrés dans un restaurant dans lequel il y avait beaucoup de personnes. Mes amis ont passé la commande pour nous et on était assis autour d’une table. Mes compagnons ont commencé à me poser des questions en rapport avec la nourriture gabonaise et c’était avec plaisir que je leur répondais. On a commencé à nous servir des petites choses que mes amis me présentaient au fur et à mesure.

Les serveurs ont apporté de la viande fraiche posé sur un feu qu’on devait faire cuire, il y avait aussi tous les ingrédients pour l’assaisonnement, un petit panier qui contenait des feuilles de laitue. Kim Tae Young a pris une paire de ciseaux et a commencé à découper la viande en menu morceau. Il s’agissait de la viande de porc qu’il fallait manger d’une façon assez particulière. Il fallait prendre du riz et déposer sur une feuille de laitue, puis déposer d’autres petits ingrédients comme l’oignon, le navet et d’autres légumes. Et enfin on déposait le morceau de viande cuit qu’on aurait auparavant trempé dans une sauce tomate pimentée et on forme un petit paquet avant de mettre le tout dans la bouche. Je me demandais si j’allais pouvoir avaler une feuille de laitue crue tel c’est fait dans le contexte coréen. Alors je me suis lancé sans hésiter et le résultat était plus que satisfaisant car j’ai vraiment adoré. Il s’agissait bien du 삼겹살 que j’ai mangé avec appétit. Ce fut fastidieux pour la première fois, mais croyez moi je suis devenu un abonné de ce restaurant pour manger du삼겹살.

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Photo 8 : Avec mon roommate Kim Tae Young et ses camarades

La première sortie avec l’université

Une conférence internationale sur le leadership devait se tenir en Corée, à Muju pour être plus précis. Cette conférence concernait plus de mille étudiants venus des quatre coins du monde. Tous les étudiants étrangers de notre université bénéficiant de la bourse du Gouvernement coréen devaient prendre part à cet évènement. Alors l’université a mis à notre disposition de nombreux bus pour assurer notre transport. On était six Africains dans cette université dont Robinson de la Zambie et Scholla du Kenya d’une part et Jamaelle, Narcisse, Pamela et moi qui sommes du Gabon d’autre part. Narcisse était étudiant en Droit, Jamaelle et Pamela étudiantes en Business Administration. Quant à Scholla, Robinson et moi, on faisait à peine nos premiers pas à l’école de langue. Abord du bus dans lequel on avait pris place, les gens se regroupaient par communauté. C’est ainsi que Scholla et Robinson étaient assis ensemble, Jamaelle et Pamela ensemble et enfin Narcisse et moi ensemble. Nous avons commencé à prendre des photos au sein de notre université avant l’embarquement puis tout au long de notre trajet. Les personnes qui nous accompagnaient étaient très gentilles et toujours à notre écoute. Elles nous ont donné des petits fours, biscuits et des sodas. Il y avait un écran plasma dans le bus, ce qui nous a permis non seulement de regarder un film tout au long du trajet, mais aussi de pouvoir l’utiliser pour le karaoké. Deux ou trois heures plus tard, nous étions à Muju. C’était une ville au relief assez particulier, située sur des collines. C’était une ville très prisée en hiver car c’est la ville du ski. De nombreux bus se sont arrêtés devant l’hôtel qui devait nous héberger. Les bus, avec différentes délégations, arrivaient au fur et à mesure et laissaient sortir de leurs entrailles de nombreux étudiants venus pour la circonstance. Les étudiants étaient identifiés par leur université, ils recevaient un badge à la réception sur lequel étaient inscrits leur nom et leur université puis ils étaient orientés vers leur chambre par groupe de dix. Une fois en chambre, nous avons reçu des blousons jaunes faits pour l’évènement. Nous avons pris une douche puis nous sommes sortis pour aller prendre le diner. L’hôtel qui abritait la conférence était reparti en plusieurs bâtiments sur une très grande superficie. Le restaurant se trouvait à vingtaine de minutes de notre bâtiment à pieds. Nous avons trouvé un menu international bien concocté que nous avons savouré avec appétit. Puis nous avons été orientés vers une salle de conférence pour recevoir le programme de l’évènement qui devait s’étaler sur quatre jours avec des conférences débats sur des thématiques de leadership et un programme culturel bien riche. Apres la présentation du

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chronogramme d’activités, nous sommes repartis vers nos chambres et nous avons dormi.

Les premiers jours étaient essentiellement consacrés à la conférence qui était entrecoupée de pause-café. Nous avons eu la chance d’assister aux présentations des personnes bien aguerries dans leur domaine de compétence. On s’abreuvait de ces présentations de haute qualité qui feraient de nous les grands leaders de demain. Le dernier jour coïncidait avec Halloween et il a débuté par une journée récréative et sportive. Il y avait de nombreux jeux auxquels prenaient part tous les étudiants et un match de football mixte. En soirée, il y avait le concours du meilleur déguisement et de la meilleure performance sur scène. Jamaelle et une autre fille africaine qu’on avait rencontrée au cours de ce rendez-vous, ont remporté le prix de la meilleure performance. Cette soirée s’est poursuivie avec un bal dansant. On ne parlait peut être pas la même langue, on n’avait peut-être pas la même couleur de peau, mais une chose est sure, on était tous très heureux et on formait une très grande famille. Nous avons terminé très tard, certains sont restés pour raconter et d’autres sont rentrés pour se coucher. Le lendemain, nous avons échangé nos contacts avant d’embarquer dans les bus pour rejoindre nos universités respectives.

Photo 9 et 10 : avant le match de foot

La première neige

Plus on tendait vers le mois de décembre, plus le temps devenait de plus en plus froid. Aucun étudiant de ma classe de langue n’avait vu la neige. Alors on attendait tous le grand jour pour immortaliser cet instant. On avait toujours nos téléphones portables pour prendre des photos lors de la chute de cette neige tant attendue. Quand décembre fut arrivé, on était tous très heureux car on savait qu’à tout moment cette neige si sollicitée pouvait nous surprendre. On était tellement impatient qu’aucun de nous n’avait pris la peine de consulter la météo. Ainsi le 8 décembre 2010 alors que nous étions en plein cours et concentrés sur les explications de notre enseignante, la neige s’est mise à tomber. Nos chaises regardaient vers le tableau et les fenêtres étaient situées derrière, donc on n’a rien vu venir. Quand notre enseignante nous a dit qu’il neigeait, on s’est tous levé et dirigé vers les fenêtres pour admirer ce spectacle.

C’était tellement beau avoir, le sol, les fleurs et les arbres, les voitures, les aires de jeu étaient recouverts de neige en un laps de temps. Les autres étudiants de l’école de langue sont sortis avec leurs enseignants pour aller jouer sous la neige et prendre des photos. Nous avons également pris des photos avec notre enseignant en classe avant d’aller rejoindre les autres à l’extérieur. On était très heureux, on courait comme des gamins dans tous les sens, on prenait des photos pour envoyer à nos parents et pour partager sur les réseaux sociaux. On pouvait

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enfin voir et toucher la neige qu’on a tant vu à la télé, on pouvait enfin jouer avec et penser à skier un jour. Dans cette euphorie, je remis mon téléphone à Robinson pour qu’il puisse immortaliser cet instant bien précis. Alors je le lui ai demandé dans un mélange d’anglais coréen qui a bien fait rire tout le monde. Je lui ai dit « eh guy, shoot me man, 눈이 와요».

Nous nous sommes bien amusés et on pouvait lire la joie sur le visage de chaque étudiant.

Puis nous sommes repartis en classe pour terminer le cours. Le 8 décembre 2010 resta gravé dans ma mémoire comme étant un jour magique, le jour de ma première neige.

Photos 11 et 12 : Photos avec notre enseignante du reading

Le premier NOEL

Noël est un jour assez spécial dans la culture gabonaise et on le passe souvent en famille. En mi-novembre, les magasins commencent à vendre tout ce qui concerne la fête de noël. Des jouets pour enfants, des sapins et toute la décoration qui va avec. La ville est décorée de partout avec des jeux de lumière. J’étais très loin de ma famille et je me demandais à quoi ressemblerait mon premier noël en Corée. La plupart des étudiants étaient partis en vacances et il ne restait au campus que les étudiants de l’école de langue, bénéficiant de la bourse du Gouvernement coréen. On n’avait pas droit aux vacances car on devait préparer notre examen de langue appelé TOPIK. Mes compatriotes gabonais étaient tous partis à Seoul passer leurs vacances. Alors ce 25 décembre 2010 en soirée, j’étais seul dans ma chambre au campus, j’écoutais de la musique pendant que je communiquais avec la famille et des amis sur les réseaux sociaux. Certains de mes condisciples sont venus me trouver dans ma chambre, on parlait de tout et de rien puis est venue l’idée de fêter noël entre nous. On a fait appel à tous ceux qui étaient restés sur le palier de nous rejoindre. Nous avons donné une certaine somme chacun et nous avons commandé du poulet, des pizzas et des sodas pour fêter.

Quand nous avons été livrés, nous avons mis la musique, on a chanté à tour de rôle selon notre pays, on a dansé, on a mangé et a beaucoup rigolé. On avait créé une bonne ambiance et on était tous très heureux. J’étais peut être très loin de ma famille, mais j’avais trouvé une autre avec qui je devais partager mon quotidien. Pour cette soirée, il y avait un étudiant chinois, un étudiant japonais, un étudiant du Bangladesh, 2 étudiants du Cambodge, un étudiant de la Zambie, un étudiant du Nepal, un étudiant de la Mongolie et moi qui suis du Gabon. Ce soir-là, on était tous les enfants issus d’un même père et d’une même mère donc d’une même famille.

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Photos 13 et 14 : Noel avec ma nouvelle famille

Le festival des professeurs de l’université et le festival des fleurs d’Iksan

Je m’étais fait beaucoup d’amis de nationalité différente au sein de notre université. Tout le monde savait que j’aimais beaucoup la musique hip hop et que je chantais tout le temps. Les professeurs de mon université ont leur festival chaque année pendant lequel ils chantent et il y a également des étudiants qui chantent pour eux. Pour l’édition 2013, ils avaient besoin de quelque chose de différent, ils avaient besoin de quelqu’un qui vient d’ailleurs, avec une autre culture. En 2013, on était que quatre étudiants africains au sein du campus et j’étais celui qui correspondait au profil recherché pour le festival. Alors j’ai été appelé par le manager général de ce festival alors que j’étais entrain de travailler dans mon laboratoire. Ils sont passés par mon professeur qui m’a donné la permission de me déplacer. Quand je suis allé rencontrer le manager général du festival, j’étais loin de me douter de ce qu’il attendait de moi car auparavant je n’avais jamais entendu parler de ce spectacle. Le manager me dit qu’il a entendu parler de moi par l’entremise d’autres étudiants et qu’il souhaitait que je fasse une prestation pour la clôture de leur festival. C’est vrai que j’aimais chanter et danser, mais jamais je n’avais songé à monter sur scène un jour. Et quand on me donne cette opportunité, c’est pour venir clore un grand spectacle. J’ai dit au manager que je ne l’avais jamais fait auparavant et que je n’avais aucune expérience de ces choses-là. Il a tout fait pour me convaincre et quand je lui ai demandé que le festival aura lieu quand, il m’a dit dans deux heures. Je lui ai dit que c’était vraiment trop juste pour moi et que je n’aurais pas assez de temps pour me préparer. Il m’a dit que ce n’était pas grave et que c’était juste pour s’amuser.

Alors j’ai fini par accepter et je suis allé chez moi me préparer. Une heure plus tard, je suis revenu au lieu du festival, j’avais décidé de prendre ce festival comme un simple jeu. J’ai assisté à la prestation des autres étudiants et de certains professeurs. J’étais assis dans un coin de la salle comme un simple spectateur, les gens étaient loin de s’imaginer que je devais aussi prester. Dans la présentation du chronogramme du spectacle, ils avaient parlé d’une surprise pour le bouquet final. Alors quand ce moment fut arrivé, j’ai été annoncé comme une vraie star, tout le monde était surpris de me voir sur scène. Quelques minutes avant le début du spectacle j’avais remis au DJ les deux chansons sur lesquelles je devais prester. Alors j’ai salué le public en coréen et il était curieux de voir ce que j’avais concocté pour lui. J’ai fait signe au DJ puis j’ai commencé mon show comme un véritable artiste. Le public était très en liesse et m’encourageait en battant les mains. J’ai terminé ma prestation par un acapella, ce

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qui m’a permis de communier avec le public à qui j’avais demandé de m’accompagner en disant « yaka ». Les professeurs étaient très satisfaits de ma prestation ainsi que le public.

C’était une première expérience pour moi et elle fut très enrichissante. A la suite de cette première expérience, j’ai été appelé une fois de plus à prester au festival des fleurs d’Iksan en plein air. Je me sentais bien dans cette petite ville d’Iksan et je ne pouvais rien lui refuser.

Donc c’est avec un grand plaisir que j’ai accepté de le faire. En peu de temps, je suis devenu un homme de scène malgré moi et ce festival des fleurs a été également très enrichissant pour moi.

Photos 15 et 16 : festivals des fleurs et des professeurs

La première sortie sur Seoul

Je m’étais familiarisé à ma petite ville d’Iksan et mon quotidien ne tournait qu’autour de mon université. Au plus profond de mon être, j’avais hâte de visiter Seoul, cette ville qui m’a tant passionné. Pendant mes premiers six mois je n’avais pas eu la possibilité de me rendre à Seoul. Mes compatriotes allaient pratiquement tous les weekends et pour une fois, j’avais décidé d’aller visiter Seoul pour un weekend. Je suis allé avec mon condisciple de classe Salim (le Pakistanais) qui connaissait bien la ville. Nous avons décidé d’y aller en KTX qui était plus rapide pour pouvoir profiter pleinement de notre visite à Seoul. Le confort du KTX me laissait sans voix, j’étais vraiment ébloui, plus qu’émerveillé. Je pris place confortablement et profitais de chaque instant de ce voyage abord de ce train à grande vitesse.

Arrivés à Yongsan, le cœur du marché électronique coréen, Salim me conduisit vers l’embarquement du métro pour nous rendre à Itaewon. Je n’avais jamais vu autant de monde de ma vie, j’avais le vertige de voir toutes ces personnes qui allaient dans tous les sens. Une fois à destination, nous sommes sortis de la station du métro et on était cœur du quartier des étrangers. J’ai vu une dame à la peau noire que j’ai saluée car à Iksan il n’y avait pratiquement pas d’Africains. En marchant avec Salim on rencontrait constamment des Africains à qui je disais bonjour histoire de me rappeler que je n’étais pas seul dans ce beau pays. Puis Salim me rappela que je ne pouvais pas saluer tous les Africains qu’on rencontrerait à Itaewon car ils sont vraiment nombreux et que c’est leur quartier. Je me suis rendu à l’évidence qu’il avait raison et que j’agissais seulement par reflexe. Salim est musulman donc il devait faire de courses par rapport à son alimentation. Nous sommes allés chez un Pakistanais qui vendait des produits essentiellement pour des musulmans. Apres les courses nous avons mangé dans un restaurant de la place en compagnie de certains Gabonais

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que j’avais retrouvés. Puis en soirée nous sommes rentrés sur Iksan. Ma première visite à Seoul était très brève mais je m’étais promis de repartir juste pour m’amuser.

Photo 17 : Avec des amis à Seoul dans un restaurant

Mon diplôme

La raison principale qui m’a emmené en Corée du sud reposait sur les études. J’avais été retenu pour faire un PhD dans le domaine de l’agronomie. Apres l’obtention du niveau 3 de l’examen de langue le TOPIK qui donnait l’accès a l’université et après mon entretien avec les professeurs du département de biologie, je fis mon entrée au laboratoire de biologie moléculaire et du développement du Professeur CHOO YOUNG PARK. Ce professeur a été comme un père pour moi, m’a mis dans de très bonnes conditions pour que je puisse apprendre sans grandes difficultés. Toute l’équipe de mon laboratoire était disponible pour moi et m’accompagnait dans mon apprentissage. Ce travail au sein du laboratoire m’a permis de publier un certain nombre d’articles scientifiques qui m’ont permis d’être invité en Allemagne au cours d’un séminaire international. Au niveau académique, j’avais de très bonnes avec une moyenne de 4.46/4.5 et cela m’a permis de soutenir ma thèse le 26 novembre 2014. Je devenais ainsi le premier de Docteur de ma famille et j’aurais bien voulu que mes parents soient là pour assister à la cérémonie de remise des diplômes qui avait eu lieu le 13 février 2015. Il y a certains de mes amis gabonais qui avaient effectué le déplacement pour venir m’assister. Au sortir de cette cérémonie de remise de diplômes, j’ai reçu deux propositions pour faire un postdoc du côté de Jeonju et du côté d’Incheon.

J’avais opté pour Incheon, exactement dans la localité de Songdo. Cette ville était très belle et représentait ce qu’il y avait de plus beau pour moi. J’ai passé mon postdoc dans un laboratoire de l’Université Nationale d’Incheon sous la supervision du professeur LEE SEUNG HO. Cette expérience dans ce laboratoire de nanobiologie m’a permis de faire un grand bon dans le monde de la recherche et de me construire un petit nom.

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Photos 18 et 19 : Cérémonie de remise des diplômes

Mes Amours

C’est l’une des plus belles pages de ma vie que j’ai écrite lors de mon passage en Corée du sud. Non seulement j’ai pu obtenir mon doctorat la bas, mais j’ai également trouvé la femme de ma vie. Elle se prénomme ALIDA, elle est gabonaise et à elle seule elle représente la beauté naturelle, la gentillesse et la douceur. Pour mieux situer notre histoire, il faut revenir à plus de 20ans en arrière. Alida et moi avons le même nom de famille qui est MOUSSAVOU.

Nous avons eu la grâce de faire une classe ensemble au primaire, puis de passer le bac dans la même classe avant de nous retrouver plusieurs années plus tard en Corée du sud. Alida vivait à Seoul et moi à Iksan, on a eu l’opportunité de se voir lors des retrouvailles de la communauté gabonaise. Notre amour a pris forme en 2014, ce qui me donnait plus de raisons pour être régulier à Seoul. En 2015, nous avons aménagé ensemble à Songdo où je faisais mon postdoc. On vivait parfaitement notre amour et on épargnait également pour pouvoir rentrer ensemble au Gabon. Alida était étudiante à Ewha University et souhaitait se spécialiser dans la culture coréenne qu’elle affectionnait tant. Mon postdoc devait s’achever en février 2016, donc on avait décidé d’avoir un bébé avec qui on rentrerait ensemble au Gabon et à qui on donnerait un nom coréen pour témoigner de notre amour à ce pays qui nous a accueillis. Notre bébé fut conçu, et chaque mois on se rendait à l’hôpital pour des visites prénatales. Au bout de trois ou quatre mois, on a appris que c’était une fille et nous avions déjà choisi pour elle le prénom HYUNA en ce souvenir de cette belle artiste coréenne.

En mars 2016, nous avons répondu à notre rendez-vous mensuel pour la visite prénatale. On avait hâte d’entendre les battements de cœur de notre fille chérie, d’avoir de nouveaux clichés de notre amour. Mais lorsque les infirmières ont pris la tension d’Alida et fait l’échographie,

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les résultats étaient inquiétants. Les infirmières ont appelé le médecin qui suivait Alida pour lui expliquer les résultats obtenus. Elle était également très inquiète et nous a fait comprendre que la tension d’Alida était très élevée, le cordon ombilical avait un souci de fonctionnement et que la croissance du bébé était arrêtée. Donc il fallait appeler opérer Alida dans les plus brefs délais afin de sauver la maman et le bébé. Cette situation était très inquiétante que le médecin nous a orientés vers un autre hôpital spécialisé dans ce cas de problème. Nous nous sommes rendus dans cet hôpital dans lequel une équipe nous attendait. Tout de suite Alida a été reçue pour passer des examens complémentaires. Les résultats de ces examens confirmé ceux obtenus le plus tôt. Les médecins ne voulaient pas nous laisser repartir car la situation d’Alida était alarmante. Physiquement elle se portait bien et comprenait pas pourquoi elle devait être hospitalisée et opérée. J’ai dû convaincre Alida d’accepter et de faire confiance aux médecins et leur technologie qui a permis de détecter cette anomalie. Alida a fini par accepter et a été hospitalisée.

Il fallait maintenant penser à traiter la question de financement, de voir comment payer les frais d’hospitalisation d’Alida et les frais de la couveuse qui s’élevaient à 10 millions de wons par semaine. Avec une assurance, les frais de la couveuse reviendraient à 1 million de wons la semaine. Alida n’avait pas renouvelé son assurance depuis février 2015, mon assurance ne pouvait pas couvrir Alida car on n’était pas marié et le bébé à partir d’un mois devrait souscrire son assurance. Telle était l’équation que je devais résoudre en un laps de temps. On était les seuls Gabonais résidents à Incheon, donc j’étais le seul à veiller sur Alida pour sa première nuit dans cet hôpital. Mes économies devaient couvrir l’assurance maladie d’Alida de mars 2015 à février 2016, les frais d’hospitalisation et les frais de la couveuse des premières semaines du bébé.

Lors de la première nuit d’hospitalisation d’Alida, les infirmières devaient faire baisser sa tension qui était très élevée avant de procéder à la césarienne. Cette nuit fut calme, et je l’ai passée près de mon amour. On ne comprenait pas ce qui se passait et on se demandait pourquoi cette situation nous arrivait. On a tout remis entre les mains de Dieu et je ne cessais de rassurer ma chérie que tout se passerait bien. Le lendemain j’avais un programme très chargé car je devais entreprendre toutes les démarches administratives. J’avais déjà initié le renouvellement de mon titre de séjour, donc je devais passer récupérer ma carte à l’immigration, puis passer à l’université récupérer tous les documents en rapports avec mon contrat puis à l’assurance pour renouveler l’assurance d’Alida. Il faut rappeler que ces différentes structures se trouvaient à des endroits très éloignés des uns des autres. Pendant que je finalisais le renouvèlement de l’assurance d’Alida, j’ai reçu un appel de l’hôpital disant que mon amour devait se faire opérer maintenant et il fallait que je sois là. Alors j’ai dû courir comme un malade dans ce froid pour rejoindre l’hôpital qui n’était pas très loin des services de l’assurance.

Une fois arrivé à l’hôpital, on me demanda de signer un document qui stipulait que l’hôpital n’était pas responsable si jamais les choses se passaient mal. J’avais la carte d’assurance de ma chérie en main. Je lui ai donné un baiser avant qu’elle ne soit conduite au bloc opératoire.

On m’a demandé d’attendre dans une salle dans laquelle il y avait un écran qui défilait avec tous les informations à temps réel. J’ai reçu un sms sur mon téléphone me signifiant que

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l’opération devait commencer et 10 minutes plus tard j’ai reçu un message me disant que ma fille était née puis une infirmière est venue me chercher pour aller voir le bébé qui avait été placé dans une couveuse. En voyant ma première fille, j’avais des larmes, elle était très petite et ne pesait que 700g. Je la regardais avec insistance, l’infirmière m’a demandé le prénom du bébé et j’ai répondu HYUNA. Puis un médecin est venu me remettre une ordonnance des médicaments et des couches à acheter sur le champ. Je suis allé faire la course en face de l’hôpital puis je suis revenu rapidement. Le médecin m’a dit que le bébé était trop petit et qu’il y aura de gros problèmes pour lui placer des perfusions. Et ces bébés tiennent difficilement une semaine. Si elle survit pendant une semaine, alors elle aurait toutes les chances de s’en sortir sans problème. J’ai tous remis entre les mains de Dieu puis je suis parti retrouver Alida qui n’avait pas encore repris conscience. J’étais assis près d’elle et l’observais toute la nuit. J’étais en prière et demandais à Dieu pour que tout se passe bien afin que ma fille et mon amour sortent de cet hôpital en très bonne forme. Le lendemain Alida s’est réveillée sans grande difficulté et me demandait si j’avais vu notre fille, j’ai dit oui et qu’elle est très belle comme sa mère. Elle voulait voir Hyuna, je lui ai dit qu’elle était encore très faible pour pouvoir se déplacer mais elle a insisté qu’elle voulait voir sa famille. Alors nous sommes partis, elle était très émue en voyant notre fille aussi petite. En revenant dans sa chambre, elle s’est mise à pleurer, je l’ai rassurée que Hyuna était entre de bonnes mains dans cet hôpital et qu’elle devait s’en sortir.

Les choses se sont bien passées, Alida est sortie de l’hôpital après dix jours et Hyuna après quatre mois. La naissance de Hyuna nous a couté beaucoup d’argent, on a épuisé toutes nos économies, j’ai dû aller travailler dans les factories et dans le froid, pour pouvoir payer les frais d’hôpital. De nombreux amis nous ont assistés, certains moralement et d’autres financièrement y compris un ami qui vivait au Mexique. Les mots ne seront jamais assez pour dire merci à toutes ces personnes et aux médecins qui se sont battus pour la survie de Hyuna.

Au Gabon nos moyens sont limités car il y a beaucoup d’enfants qui naissent mort nés. Pour Alida et moi c’était difficile de vivre cette expérience certes mais c’était une grâce de l’avoir vécue en Corée du sud.

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Photos de mes amours

Conclusion

Ce serait vraiment difficile de retracer sept ans de ma vie en quelques pages, je serai bien tenté d’en faire un livre. Il y a tellement des choses à dire comme tous les prix que j’ai reçus à l’université, mes voyages d’études avec mon laboratoire, les visites de certains endroits historiques et magiques et de certaines compagnies coréennes, les formations du Semaul Dong, les parcs d’attraction, les fêtes de fin d’années dans les universités, les concerts de musique des artistes coréens ou américains, mes prestations de DJ, ma participation au festival de la paix, mes anniversaires, le film et la publicité que j’ai tournés, la culture gabonaise que j’ai enseignée aux petit coréens.

La Corée m’a donné le doctorat, la femme de ma vie et aujourd’hui deux petites filles adorables car la dernière (Eliora) est née le 8 mai 2017 dans de très bonnes conditions cette fois ci. Je suis rentré au Gabon en janvier 2017 et mes amours me rejoindront en 2018 quand ma chérie aura terminé ses études. Elles me manquent énormément… Fin.

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MON SEJOUR EN COREE DU SUD

« Oser et regarder au-delà de mes limites ! »

par Jean Aimé N.NKOGO

LE CONTEXTE DU SEJOUR

Mon séjour en Corée du Sud s’est effectué dans le cadre de la deuxième édition du forum mondial des responsables de l’éducation (The 2014 World Education Leaders Forum, WELF) organisé par l’ONG International Youth Fellowship (IYF). Ce forum dont le thème était « Leading with character » (trad. : Diriger avec des valeurs fondamentales) s’était ténu à Busan du 6 au 11 Juillet 2014. Il a vue la participation d’une trentaine d’établissements universitaires et de grandes écoles venus du monde entier y compris de la Corée. Il faut dire que, pour soutenir le caractère attractif et passionnant de cette expérience, Busan est la deuxième ville de la Corée, caractérisée par ses merveilleuses plages qui attirent plusieurs touristes et d’autres évènements à cette période de l’année, en été. Aussi à cet évènement organisé par l’IYF, s’ajoutaient le quatrième forum mondial des ministres de la jeunesse et le camp culturel mondial de IYF.

<Photo 1: Aperçu des responsables d’universités et de grandes écoles posant pour ‘’ The 2014, World Education Leaders Forum, WELF’’>

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La délégation du Gabon, représentée par l’Institut de Technologies d’Owendo (ITO), était constituée du Directeur Général de l’ITO ( 2012-2015) monsieur Christian Didier MOUITY et moi, Jean Aimé N. NKOGO, Enseignant de physique à l’ITO, voir photos 2 (i.e : 2.a et 2.b).

Photo 2.a : Christian Didier MOUITY Photo 2.b : Jean Aimé N. NKOGO

Cet évènement riche en couleurs et en expériences collective et individuelle m’a permis de rencontrer et d’échanger avec d’autres institutions présentes par le biais de leurs responsables respectifs. Mais par dessus tout ce fut pour moi une porte ouverte en Corée et avec les

coréens. Nous avons à cette occasion, visité et admiré certains sites et infrastructures de renom. Et nous avons aussi bien apprécié l’histoire, la culture et les goûts des coréens. En bref le développement du capital humain, industriel et technologique de la Corée du sud.

Après trois ans aujourd’hui, j’ai encore un agréable souvenir de ce séjour ! Je me fais donc un plaisir de vous le partager !

LES PREMIERES IMPRESSIONS ET LES PREMIERS OBSTACLES

Tout d’abord, je puis dire que les Hommes (c'est-à-dire l’ensemble des hommes et des femmes), la force de caractère qui caractérise les coréens et la culture contribuent pour beaucoup à ce jour au ‘'développement conservateur’’ de la Corée du sud. En effet, en considérant que la Corée échange assez bien avec de nombreuse grandes puissances étrangères telles que les Etats-Unis, l’Angleterre, la France, ou même le Japon etc., et que le sous sol sud coréen soit peu riche en matières premières et sans pétrole en particulier (comparativement au sous-sol gabonais par exemple), il est donc simple de déduire ou de rattacher le développement croissant de la Corée à ses hommes et à ses femmes. Comme le dit assez bien un adage « Les richesses s’épuisent, mais les Hommes restent ! ». J’ai constaté durant mon séjour que, mis à part certains services qui sont parfois en langues étrangères tel que l’anglais, le coréen reste la langue nationale malgré le niveau de développement industriel et technologique de la Corée qui dépasse ses frontières. Cette observation se fait jusqu’aux services informatiques où les ordinateurs s’utilise en caractères (alphabet) coréens.

Pour dire simplement que c’est la première contrainte à laquelle on se heurte en Corée : la langue. Voilà pourquoi je parle de ‘’développement conservateur’’ un peu plus haut.

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LES ACTIVITES REALISEES ET LEURS IMPACTS

En suite, j’ai été fort marqué par les services et les infrastructures publiques, l’ingénierie civile et la technologie. Effectivement l’ordre, l’hygiène, l’orientation ou l’information et la vitesse peuvent assez bien résumer l’animation et la vie dans les lieux publics comme l’aéroport, les gares, les espaces et les transports publics.

<Photo 3.a: Aux abords de Bexco, la salle de spectacles qui a accueilli la cérémonie d’ouverture. L’ordre, l’hygiène et le confort sont au rendez-vous…

<Poto 3.b: Une note environnementale forte sur les places publiques !>

Les infrastructures telles que l’aéroport, les gares ou les échangeurs sont très impressionnants de par la robustesse, la structure et l’architecture : la classe, le design et le confort sont associés à ces grandes oeuvres. Par exemples, l’aéroport international d’Incheon en lui-même est déjà un joyau, et quand on considère encore le pont qui le relie à Séoul, c’est à en perdre le souffle ! Ce pont qui s’étend sur 21,38 kilomètres est entièrement construit sur Page 4 sur 11

la mer (photo 4.a). Je me souviens également d’un échangeur que nous avons traversé de Séoul à la gare ferroviaire qui devait nous permettre de rallier la ville de Busan par train. Il avait tant de formes arcboutées, avec plusieurs voies, également construit sur la mer ! Tout au long de la traversée, on pouvait y apercevoir la ville et l’activité portuaire.

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<Photo 4.a: Vue réduite du pont reliant la ville d’Incheon à la ville Séoul, avec panorama sur la ville>

<Photo 4.b: Bus transportant les délégations du WELF de Busan à Séoul. Traversée d’un pont à 4 voies et un seul sens>

Comparativement à nous au Gabon, dans les familles à revenu moyen et dans les familles nombreuses, où un repas se compose en général d’un plat principal (en général salé), lorsqu’on exclu l’entrée (une salade) et le dessert (glace, ou fruit), un repas coréen comporte quand à lui différents petits plats avec des goûts diversifiés salé, épicé, aigre, sucré, etc. Et tout cela se mange en même temps. Par contre, les coréens apprécient beaucoup les soupes avec des légumes verts et la viande de porc un peu comme dans ma province le Woleu-Ntem (Nord du Gabon). Il faut dire que la viande de porc est tellement appréciée en Corée qu’on en fait jusqu’à de la soupe d’os. Très bon pour la santé selon le commentaire des coréens !

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<Photo 5.a: Accompagné des interprètes, la délégation gabonaise et togolaise prend un repas le soir de son arrivée, à Incheon…>

<Photo 5.b: ... le repas est composé de viande de porc, de soupes, de légumes, de riz, etc>

Il faut avouer qu’en matière de goût, c'est-à-dire pour manger par exemple, tout n’était pas si simple. Manger sucré et salé en même temps ne rime pas très bien au palet et encore moins à nos habitudes alimentaires en Afrique et au Gabon en particulier. Ou encore moins manger des aliments aigres et très épicés (photos 5). Ajouté à tout cela, il fallait quelque fois vaincre les baguettes pour manger. Se fût rude pour certains, et un peu plus simple pour d’autre quand bien même se fût pour eux la première fois (photos 6).

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<Photo 6.a: Un officiel dans l’admiration des baguettes… Heureusement, il y a la cuillère et la fourchette en deuxième option !

<Photo 6.b: Un autre officiel, soutenu par son protocole, fier d’avoir fini son repas avec des baguettes>

Par ailleurs, j’ai constaté, concernant le mode de vie des coréens qu’ils sont portés à toujours faire vite. En fait ce n’est pas qu’ils sont pressés (même si ça en a souvent tout l’ère). Je pense que ce tempérament est beaucoup plus lié à la dynamique de leur mode de vie de base.

Le terme ‘’pale’’ le caractérise assez bien dans le langage quotidien, y compris la facilité d’accès à internet pour tous dans les services et la dans la vie de tout les jours avec l’innovation croissante et imposante des smart phones du géant Samsung. Cette rapidité se traduit aussi dans le développement de la Corée du sud, lorsqu’on le compare à certains pays de l’Afrique centrale qui étaient au même niveau de développement économique que la Corée Page 7 sur 11

il y a un peu plus de 50 ans. C'est-à-dire dans les années des indépendances. Ainsi le développement des NTIC et la rapidité qui atteint les services, l’industrie et l’administration se laissent voir même à la plus petite échelle, par exemple dans le confort des toilettes (photo 7).

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<Photo 7: Dans un hôtel à Incheon, <Photo 8.a: Aperçu externe de la salle Nurimaru APEC house>

toilette avec multiples options>

Visites et découvertes étaient également au programme. Par exemples, Bexco (photo 2.a) est un gigantesque halle d’auditoriums pour des évènements internationaux comme les jeux olympiques. Un auditorium parmi plusieurs a une capacité de 2500 places assises. Il y a aussi la salle de conférences Nurimaru APEC house (photo 8.a) qui a abrité les travaux officiels du WELF. Nurimaru APEC house est construit au bord d’une plage rocailleuse et dans un environnement verdoyant avec accès à des longues vues publiques qui permettent d’observer l’activité marine, le ciel et les voisinages de la ville. Dans cet élan, mêlé de conversations avec les responsables de différentes institutions, de questionnements et d’étonnements constants, je ne saurais passer outre les visites d’établissements universitaires et médicaux tels que Dong-Pusan college (enseignement supérieur technique, photos 9), Hanyang university (première université publique privée, photos 10) ou la Unwha corporation (recherche biomédicale dans le domaine du cancer, photos 11). Selon les conférenciers, sur le système universitaire sud coréen, je retiendrai que c’est un système spécifique dans sa variété (en dehors de l’université classique, il existe des cybers universités). Il est en outre rigoureux et très exigent, il recherche toujours l’élite.

<Photo 8.b: Travaux en atelier à Nurimaru APEC house>

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<Photo 9.a: Visite à Dong- Pusan college (DPC), université d’enseignements techniques>

<Photo 9.b: Démonstration à DPC de l’équipement de plongée sous-marine pour la technique de soudure en profondeur>

<Photo 10.a: Visite de l’université Hanyang, pose des participants;>

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<Photo 10.b: Présentation de l’université <Photo 11.a: Visite de Jeonbuk Biotechnological, Hanyang par son président> Institute, JBI (ou Unhwa corporation)>

<Photo 11.b: Pose conjointe des officiels du WELF et des ministres de la jeunesse (participants au 4ème forum mondial des ministres de la jeunesse), après la visite du JBI>

Comme je l’ai souligné en introduction, en marge des activités quotidiennes liées au forum (conférences, exposés, visites, etc.) nous avons vraiment été immergé dans la vie des sud coréens. Dans ce sens, deux jours avant notre départ de la Corée, nous avons vécu avec une famille d’accueille, monsieur et madame SHIN. Se fût enrichissant, très constructif et nous étions si reconnaissant. C’était un couple chrétien dans la quarantaine ayant deux filles. Nous logions au 32ème étage d’un immeuble à Séoul.

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<Photos 12: Le quotidien avec le couple SHIN : conversations, repas, achats, visites à Séoul>

LE MOT FINAL ET LA VALEUR AJOUTEE DE CETTE EXPERIENCE

Au terme de ce récit, je converge avec l’avis de certains participants du WELF. Pour dire que le dynamisme, la rapidité et la rigueur qui s’articulent autour des valeurs telles que l’éducation et la culture, et qui s’appuient sur la première richesse que constitue l’Homme, précèdent belle et bien le développement vertigineux et la position de la Corée qui aujourd’hui est parmi les premières puissances mondiales avec un modèle de démocratie exemplaire. Ce développement se laisse voir au-delà des frontières par les compagnies bien connues telles que Samsung, Hunday et Live is Good (LG), pour ne citer que ceux là.

Personnellement, le modèle sud coréen m’a fort positivement impacté à tel point que dans mon mode de vie personnel et dans ma vie professionnelle, il m’a permis de reconsidérer et de revaloriser certains principes de base tels que la ponctualité, le respect des échéances et la rigueur constructive. Et depuis cette expérience, afin de susciter en eux un déclic, je suis animé de transmettre à mes étudiants certains enseignements par des visites en entreprise dès que nous en avons l’occasion.es possibilités. Mon souhait est que ce séjour en Corée du sud ne soit pas le dernier. Aussi, j’espère le visiter à nouveau, cette fois ci accompagné de mon épouse et notre fils. Je sais déjà qu’ils seront aussi impressionnés que moi par ce beau pays.

Et pourquoi pas permettre à mes étudiants de le visiter chaque année pour que dans leur jeune esprit « C’est possible ! » soit réaliste. Fin.

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La Corée du Sud, du rêve à la réalité !

par Jean Félix NGOMAS MOUKADY

La Corée du sud, pourquoi j’en ai rêvé ? La réponse à cette question est à venir. Tout d’abord, quand on grandit dans un environnement où il n’y a pas de place pour les faibles (physiquement et mentalement), on apprend à se défendre. Notre enfance a été bercé par les bagarres de rues entre groupes de jeunes de différents quartiers de Libreville, les films chinois à la télé avec des combats pieds et points, et les agressions ou braquages des personnes faibles, pas capables de se défendre. Jeune, timide et introverti, bien que ayant des grands frères capables de me défendre, ou appartenant au groupe de jeunes de mon quartier, il me fallait trouver un moyen de défense personnel. C’est ainsi que je me suis intéressé au Taekwondo, au club du maître Ollomo, le Moo Do Kwan. J’avais 17 ans. Aujourd’hui j’ai 44 ans, et voilà 27 ans que je pratique cet art martial. Et le rêve de tout pratiquant de Taekwondo est de visiter un jour la Corée. Donc j’ai souvent rêvé de la Corée. C’est au mois d’octobre 2016 que ce rêve s’est réalisé grace à un stage de maîtres organisé par le Gouvernement Sud Coréen en collaboration avec le Kukkiwon et la World Taekwondo Academy (WTA).

Pourquoi j’ai rêvé de la Corée ?

Tout d’abord j’ai rêvé de la Corée à cause de mon maître qui a fait partie de la première équipe de gabonais à aller apprendre le Taekwondo en Corée du sud en 1984 pour une durée d’un an. Et les souvenirs qu’il en garde, les récits qu’il nous a toujours faits sans se lasser, a nourri ce rêve en moi d’aller un jour en Corée. A cause de ce qu’il a vu et vécu, mon maître me disait souvent que son souhait était qu’un jour j’ai la chance moi aussi d’aller visiter la Corée.

Ensuite, comme tout pratiquant de Taekwondo du début des années 90, le film culte qui nous a marqué était «Best of the Best », un film réalisé par Robert Radler en 1989 avec Master Hee Il Cho et James Earl Jones. Dans ce film, la sélection et l’entrainement de l’équipe Coréenne était très impressionnante. Il a suscité en moi l’envie d’aller voir sur place comment était enseigné et pratiqué le Taekwondo. Donc j’ai rêvé de la Corée aussi pour cela.

Plusieurs maîtres Coréens se sont succédés au Gabon, arrivés sous contrat avec le ministère de la défense nationale, mais dont nous n’avons pas profité des enseignements parce qu’ils s’entrainaient plus avec les militaires. Ainsi j’ai rêvé de la Corée pour avoir aussi la chance de faire la connaissance et travailler avec de grands maîtres Coréens

J’ai appris avec mon maître que le Taekwondo se pratiquait aussi dans les universités en Corée, et que les équipes universitaires étaient très fortes. Etant enseignant d’université, je sais que l’université est le lieu de la recherche et de la connaissance. Donc savoir que le taekwondo se pratiquait aussi à l’université avec des équipes nationales universitaires, me faisait rêver encore plus de la Corée.

Au Gabon nous manquons cruellement de matériels d’entrainement. Les salles ne sont pas équipées de tatamis (même si j’ai la chance d’en avoir dans mon dojan). Beaucoup de nos élèves s’entrainent dans des établissements publiques, sur le sol dur, avec différents vêtements de sport parce qu’ils n’ont pas de doboks. Nous avons rêvé de grandes salles équipées de tatamis propres et bien entretenues, avec du matériel à disposition pour les combats, et des cartons de doboks.

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Le Taekwondo est un art martial et un sport international. Mais de plus en plus on a tendance à oublier le coté martial et privilégier le coté sport depuis que le Taekwondo est devenu sport olympique. Donc ce qui intéresse le plus les entraineurs ici, c’est la compétition. J’ai donc rêvé de la Corée pour repartir apprendre l’art martial et l’esprit du Taekwondo, repartir pratiquer le vrai Taekwondo, le bon Taekwondo.

J’ai rêvé du Kukkiwon, le siège du Taekwondo Mondial.

A côté de cet art martial Coréen, beaucoup de questions m’ont souvent traversé l’esprit, notamment concernant la culture Coréenne, la cuisine, les loisirs, la technologie, les rapports entre les jeunes et les plus âgés.

C’est au mois de septembre 2016 que mon maître a été informé de la tenue d’un stage en Corée où le Gabon avait droit à quatre places. C’est ainsi que j’ai été inscrit. J’ai donc eu l’opportunité d’aller visiter la Corée, et de réaliser mon rêve ainsi que celui de mon maître. Il s’agissait d’un stage dénommé « 2016 Global Taekwondo Master’s Training Program», réservé aux ceintures noires 4e dan, ou 3e dan ancien, organisé par le Gouvernement Sud Coréen, en collaboration avec le Kukkiwon et la World Taekwondo Académy (WTA). Ce stage s’est donc tenu tout le mois d’octobre 2016 au Taekwondowon dans la ville de Muju.

Pourquoi j’ai aimé la Corée ?

J’ai réalisé mon rêve et j’ai aimé la Corée. Mais qu’est ce que j’ai vu et aimé en Corée ? La réponse à cette question se trouve dans ce qui suivra.

Le Taekwondo m’a beaucoup donné depuis mon enfance. C’est grace au Taekwondo que j’ai pu réaliser ce rêve d’aller visiter la Corée. Donc à la faveur du « 2016 Global Taekwondo Master’s Training Program», je me suis rendu en Corée du Sud. Le programme offrait une bourse complète avec des billets aller-retour et hébergement, y compris tous les frais de transport, uniformes et certificat d'instructeur.

Ce stage a été organisé dans le but de :

- améliorer l'éducation professionnelle pour développer les athlètes et les entraîneurs de différents pays, en inculquant le Taekwondo en tant qu'art martial

- et promouvoir les images coréennes positives, car ce programme fournissait non seulement une formation au Taekwondo, mais aussi diverses opportunités pour la culture coréenne.

Ce stage a vu la participation de 58 maîtres représentant 38 pays dont trois Gabonais.

J’ai donc bénéficié d’un billet d’avion Libreville-Paris-Amsterdam-Seoul, aller et retour. A mon arrivée, j’ai été impressionné par la grandeur, la propreté, la modernité et la sécurité au niveau de l’aéroport international d’Incheon. J’ai compris pourquoi cet aéroport est classé numéro 2 des dix meilleurs aéroports au monde. J’ai beaucoup aimé cet aéroport

Nous avons été accueillis par master Y. J. Na, 6e dan Kukkiwon et vice-président de la WTA, avec son équipe. Après dîner à l’aéroport, nous avons embarqués dans les bus avec les autres participants pour aller au Taekwondowon à Muju que nous avons rallié après 3h30min de route. Arrivé à Muju, c’est master Léo Kim Woongki, 5e dan Kukkiwon, encadreur du stage qui nous a accueillis et répartis dans nos chambres. Ce fut une organisation bien faite. J’ai apprécié.

참조

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